Entrevue avec Pierre Saurel
«À 75 ans, je n'ai pas encore
accroché mes patins»
Publié par TV Hebdo
Janvier 2000
Auteur, folkloriste et comédien,
Pierre Daignault se souvient avec bonheur de son personnage des Belles
histoires des pays d'en haut. «Il ne se passe pas une semaine sans que
quelqu'un ne m'appelle père Ovide, confie-t-il. Ça me flatte, car ça signifie qu'on
a aimé mon interprétation».
Pierre
Daignault est né à Montréal le 25 mars 1925. Il a suivi les traces de son père
Eugène, lui-même folkloriste et comédien. C'est d'ailleurs celui-ci qui a
incarné le premier le père Ovide, d'abord à la radio puis au petit écran. À sa
mort, Pierre lui succédait.
--- Votre carrière est très remplie. Parlez-nous-en.
--- J'ai mis les pieds sur scène très
jeune, aux côtés de mon père. À la maison, je répétais ses chansons et
monologues avec lui. J'ai d'ailleurs hérité de son sens du folklore et de son
amour du terroir. J'ai fait beaucoup de radio, tant à CKVL, qu'a CBF, comme
chanteur folkloriste et comme comédien, notamment dans Rue principale. À la
télévision, mon premier rôle a été celui d'un mendiant dans Le survenant. J'ai
aussi joué dans La pension Velder, de même que dans CF-RCK et Rue de l'Anse,
avant qu'on me propose de me joindre aux Belles histoires...
Lorsqu'on m'a demandé de
remplacer mon père, ça été difficile pour moi, il venait de mourir et il
fallait que je lui ressemble, que je parle comme lui. J'ai mis quelques jours à
me décider, puis, comme il ne restait que trois émissions à la saison, j'ai
finalement dit oui. Le premier jour de tournage, on m’a donné les vêtements que
mon père avait portés dans sa dernière scène. Ça m’a donné le frisson. Puis
j'ai dû m'habitué; car ç'a duré 10 ans.
Eugène et Pierre Daignault
--- Vous devriez être actuellement à
l'hôpital, mais vous êtes chez vous. Racontez-nous ce qui se passe.
--- Je ne sais pas ce dont je souffre
exactement, mais j'ai perdu 15 livres en deux semaines et je n'arrive pas à
dormir. On me soumet à des examens, mais on ne trouve rien. Notre système de
santé ne rend pas la tâche facile aux infirmières et aux médecins. Il faut être
malade pour le savoir. Ce n'était pas ainsi en 1972, lorsqu'on m’a opéré à cœur
ouvert. Heureusement, ma femme, Isabelle, veille sur moi. Au printemps j'aurai
retrouvé ma forme. Le père Daignault n'a pas accroché ses patins. J'aurai 75 ans
en mars et ce sera mon année!
Photo gracieuseté de Pierre
Saurel
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